Un, deux, trois, soleil…
Apprendre à lâcher prise, se détacher
Sur la marelle de la vie, nous ne pouvons rester indéfiniment à la même place. De plus, on avance pas en reculant. C’est pourtant la réalité de ceux vivant sans cesse dans leur passé.
Bien sûr, des moments marquants, positifs ou négatifs, nous en avons tous stocké dans notre cerveau. Mais y faire référence trop souvent, parler majoritairement d’eux pour justifier de la suite de sa vie, ne libèrent pas le présent et parasite l’avenir.
Trop souvent, je rencontre des personnes d’un âge certain, toujours dans le modèle de leurs parents, un invisible cordon ombilical les tenant en laisse. D’autres, séparés depuis des années, ressassent les mêmes histoires de couple, dont il n’arrive pas à se défaire.
Ayant bien trop endossé la peau de l’autre ou des autres, ils sont bloqués dans une impasse qui n’est pas la leur et n’activent pas complètement la volonté d’en sortir. Si des souvenirs nourrissent d’amour, de joie, de confiance, l’identité personnelle, y faire une pause, comme on s’abreuve d’une source fraiche en chemin est juste.
Pour les souvenirs, chargés de nos échecs, nos limitations, notre dépendance à l’autre, nos pertes, nos peurs, il est souhaitable de faire le deuil de ce qui n’a pas été, de ce que l’on a pas reçu, de les nettoyer émotionnellement, au risque sinon, qu’ils continuent d’impacter notre état d’être par la rémanence de leur présence.
Comment être dans le présent en regrettant le passé ? Pourquoi continuer de nous demander pourquoi ? Ce qui s’est passé est passé, doit être lâché à un moment, il faut s’en détacher. Ne pas être éternellement l’enfant de ses parents, le mari de, la femme de… Quelquefois il est même nécessaire de détruire des souvenirs, se séparer des cadeaux, changer de maison, déchirer des papiers, jeter des documents, vendre ou offrir les livres. Laisser partir, lâcher prise, se détacher.
Parce que la vie est faite pour avancer
Des besoins d’éclaircissements ? Des paroles qui n’ont pas été dites ? Des silences qui en portent le poids ? Si tu peux faire éclater ta vérité maintenant, tout de suite, fais-le. Sinon, laisse tomber, ferme les chapitres. Dis toi, que ce temps est révolu, qu’il ne reviendra pas. Dis toi que tu n’es plus comme il y a 2 semaines, trois mois, six ans, trente ans… Lâche le ressentiment qui nourrit encore et toujours ton enfermement, ta fierté, ton orgueuil. Tu ne cadres plus avec cette ancienne construction. N’attends plus rien de ce passé. Pour écrire une nouvelle page, il faut tourner la page. Lâcher prise.
Il est temps pour toi, d’ouvrir une autre porte, celle que tu as verrouillé au fond de toi, pour ne plus souffrir.
Un, deux, trois, soleil… Un, deux, trois, soleil… Un, deux, trois, soleil…
Photo : © Ali Karimiboroujeni