La magie de Noël
Une allégorie à naître…
A la tombée du jour, le froid de l’hiver échafaude un paysage inquiétant.Les arbres semblent fragilisés par leurs branchages nues. Les gris dessinent un crépuscule en approche de gros nuages alarmants. Le vent glacial s’évertue à vouloir transpercer les corps jusqu’au os. Cet univers hostile peine à accueillir la vie, nulle lumière pour réconforter les cœurs givrés.
Et pourtant, l’étincelle est là en hibernation. Elle attend le souffle, l’élan qui lui fera reprendre sa course. Ainsi, il est un lieu nourrissant le feu, prêt à servir le voyageur égaré dans l’hiver de sa destinée. C’est un endroit pour regarder le jour se lever et envisager le renouveau de la vie.
Quand la tempête se tasse, le soleil blanc de l’hiver transparait. Il monte avec détermination réchauffant des froideurs de la nuit, effaçant les dernières ombres. Le givre craque sous sa puissance et les arbres absorbent jusqu’au tronc, cette sève bienveillante. La terre semble effervescente de cette chaleur recouvrée. Le vivant accueille l’émergence de la lumière qui bannit le crépuscule.
Tout est perpétuel recommencement, le jour succède à la nuit, le printemps à l’hiver, le présent supplée au passé, avant de forger le futur. La sagesse, nous convie d’alimenter la flamme. La garder présente en nous, dans le nid douillet de notre coeur et lui insuffler le présage qui attisera un nouveau passage. A quoi bon laisser s‘éteindre la braise. Quand la garder animée suffit à traverser les nuits les plus noirs, à ouvrir les portes d’une source infinie de possibles.
Dans la nuit glacée des postes de télé déversent les peurs d’un système dépassé. Une humanité a perdu sa boussole et baguenaude dans des nuits fantômes sans issues. Mais plus qu’une incarnation matérielle, plus qu’une société consumériste, plus que la désespérance d’une terre en danger, d’autres gravissent les marches d’un phare, pour rallumer le faisceau d’un nouveau monde. Ils projettent une Terre née de leur déraison d’être pleinement des pourvoyeurs d’amour, de joies, de créations, de liberté, d’espoir, de protection du vivant… Et plus encore…
La nuit de Noël transcendons les pénombres de la fin de l’année, par notre célébration de la vie, sous toutes ses formes. Faisons grandir nos désirs d’avenir.Remercions la Terre de nous porter…
Des signaux lumineux envoyés au coeur de l’hiver, pour traverser en confiance ce qui s’en vient sont magie de Noël…
Alégria !!!
Un peu d’histoire
Avant la christianisation de l’Occident, une fête appelée « Dies Natalis Solis Invicti, jour de la naissance du soleil invaincu », avait été fixée au 25 décembre par l’empereur romain Aurélien, en 274. Il avait choisi cette date proche du solstice d’hiver, parce qu’elle marquait la fin des fêtes dédiées à Saturne et célébrait le jour de la naissance de Mithra, la divinité solaire.
En se fondant sur des traditions profanes pour convertir plus facilement, l’église de Rome fixa vers l’année 300, la date de naissance du Christ, au 25 décembre. Le Christianisme recherchait depuis le IIe siècle une date précise. La date du 25 fut fixée, afin de christianiser, des rites issus de la culture populaire. Ainsi, était-il plus facile de convertir la population en se fondant sur les traditions profanes. Célébrées chaque année à travers le monde, les fêtes de Noël sont aussi un surprenant mélange de civilisations 😉
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